23 juillet 2008

Mika émerveille les Arènes de Nîmes (et vice-versa)

Il se passe plein de choses excitantes dans ma vie en ce moment, certaines sérieuses, d'autres beaucoup plus futiles. Dans la première famille, la naissance de Yagg, évidemment. Dans la seconde, mon iPhone tout nouveau tout beau, et, quelques jours plus tard, le concert de Mika, aux Arènes, à Nîmes, «la plus belle salle du monde» (c'est Mika qui l'a dit, et je suis totalement d'accord avec lui: un concert aux Arènes, c'est magique. Sauf si on a envie de faire pipi, ceci dit).
Bref, ce lundi 21 juillet, MyLove, MyLittleLove et moi sommes arrivées aux Arènes un bon quart d'heure avant l'heure officielle du début des festivités. Nous avons trouvé trois places plutôt top, à gauche de la scène, pas trop loin pas trop près, tout comme j'aime. Je ne suis pas fan de la fosse, je suis trop petite, je ne vois jamais rien, et en plus je n'aime pas les gens (j'assume), ça m'agace toujours d'être bousculée etc.
L'occasion de montrer mon beau t-shirt Yagg ;-) ©Judith Silberfeld

Vers 20h, la première première partie arrive, Lanes, groupe nîmois de pop rock progressif, me dit le Midi Libre. Pour moi, c'était surtout très boum-boum, mais pour être honnête, les premières parties trouvent rarement grâce à mes yeux. Ce n'est pas elles que je viens écouter, et je suis comme tout le monde, je n'attends qu'une chose, qu'elles finissent. Mais je suis bien élevée, j'écoute (parfois d'une oreille), et j'applaudis, j'encourage, tout comme pour l'artiste pour lequel je suis là, avec juste un peu moins d'enthousiasme. La seule fois où j'ai vraiment été séduite par une première partie, c'était Butterfly Boucher, avant Sarah McLachlan, à l'Olympia.

Après Lanes, est arrivée la deuxième première partie, Yelle, que Mika a invitée pour sa tournée européenne. Elle aussi commence par un compliment sur les Arènes («Vous avez de la chance d'avoir un tel monument dans votre ville" ou un truc de ce genre»), et se donne à fond.
©Judith Silberfeld
Las, le public veut Mika, et personne d'autre. Il est 21h30 à peu près, le mistral se lève. L'un des musiciens, sentant probablement le public amorphe, demande «Vous en avez assez ou quoi?» Réponse du public: «Oui!» J'ai senti mon sang se glacer (et ce n'était pas le mistral). Vraiment. Je ne comprends pas. Quand un artiste monte sur scène, il se met à nu, il donne tout ce qu'il a, ou alors il faut qu'il change de boulot. La moindre des choses, c'est de le respecter, non? Yelle a plus ou moins réussi à réchauffer l'ambiance avec sa reprise hyper punchy d'«À cause des garçons». Chapeau. Moi, une telle réaction, ça m'aurait plombée.
Ensuite, re-déménagement, re-balance, re-hola dans la foule. Et vers 22h30, enfin, le Messie. Ou presque. Mika, donc. Vu l'heure, MyLittleLove, qui assistait à son premier «spectacle de grands» (hors classique et danse), commençait à avoir les paupières très lourdes, mais ça ne l'a pas empêchée de chanter par moments (pas simple, l'anglais, à 7 ans, mais la phonétique, ça tombe parfois juste).
©Judith Silberfeld
J'aimerais dire que les deux heures et quelques d'attente ont instantanément disparu, comme par miracle, mais ce n'est pas totalement vrai. N'empêche, le concert était génial, Mika est super fort (faire reprendre en chœur à plus de 10.000 personnes «Au soleil, sous la pluie/ À midi ou à minuit/ Il y a tout ce que vous voulez/ Aux Champs-Élysées!», il fallait oser), très bien accompagné (mention spéciale à la batteuse, mais ils étaient tous top), la mise en scène m'a totalement accrochée. Le charivari des clowns à la fin, c'est tellement simple et juste parfait.
©Judith Silberfeld
Comme les serpentins et les ballons géants qui libèrent des confetti. Encore!
©Judith Silberfeld
PS: Je sais, c'est ridicule, tous ces petits ©, mais je n'aime pas qu'on utilise mes photos (c'est rare) ni mes écrits (c'est arrivé plus d'une fois) sans me demander. Là, pas de confusion possible…

[Edit: J'avais oublié! «Grace Kelly» en français, en rappel! Excellente idée ;-)]

19 juillet 2008

Un spin-off pour “The L Word"


Le directeur des programmes de Showtime, Robert Greenblatt, et la créatrice de la série, Ilene Chaiken, l'ont annoncé hier lors du Television Critics Association (TCA) Press Tour à Los Angeles: un spin-off de la série ultra-culte The L Word est en préparation. Il tournera autour de l'une des actrices de la série mais on n'en sait pas plus encore sur l'heureuse élue. Laquelle, apparemment, n'est pas au courant non plus, selon TheLWordOnline. Mais pour préparer le terrain, la fin de cette fameuse sixième saison sera «ouverte», et la suite sera diffusée sur internet. Si Showtime décide de poursuivre l'aventure avec le spin-off (on croise les doigts), cette suite se retrouvera dans la nouvelle série. Le titre n'a pas encore été choisi mais le tournage devrait débuter dès que la production de la saison 6 sera terminée.
Quelques mots sur la sixième saison: elle sera diffusée en 2009 aux États-Unis (et un jour en France…) et ne comptera que huit épisodes, mais ça, on le savait déjà. Toujours selon TheLWordOnline, on devrait y retrouver Rachel Shelley alias Helena (yeah!), Cybill Shepherd et sa fille Clementine Ford, Janina Gavankar, qui jouait Papi dans la saison 4 mais qui avait totalement disparu de la cinquième, sans raison apparente, et Alexandra Hedison (Dylan), l'ex d'Ellen DeGeneres. J'espère toujours un retour de Sarah Shahi, aka Carmen (photo)… Et d'après Allocine, Rockmond Dunbar, qui joue Benjamin Franklin dans Prison Break, incarnera une drag queen (attention, petit spoiler dans la brève d'Allocine).
Les paris vont déjà bon train sur AfterEllen pour deviner quel personnage sera au centre du spin-off. Shane, Helena et Max semblent tenir la corde. Pour ma part, tout sauf Jenny, please!

Photo © Showtime Networks Inc.

15 juillet 2008

Quand Paris souffle dans le ballon

Typiquement un sujet pour lequel j'hésite entre ce blog et celui de B.O.P.E
Il y a quelques semaines, en passant sur les quais, à Paris, en revenant je ne sais plus d'où (je passe rarement par là, pourtant, à part en rentrant de Roland-Garros et je n'y suis pas allée cette année), j'ai remarqué, sans y faire plus attention, que le ballon captif du parc André-Citroën avait changé. “Tiens, ils ont changé le ballon”, ai-je dit finement. J'ai très envie de monter un jour dans ce ballon mais MyLove a le vertige. À la rentrée, j'emmènerai MyLittleLove…
Bref, le ballon a changé. Et c'est grâce à Inhabitat que je sais pourquoi. Le nouveau Ballon Air de Paris change de couleur selon que l'air est pollué ou non. C'est pas beau, ça? En partenariat avec Airparif, le ballon prend régulièrement le pouls de l'air dans six “stations urbaines” — dans les 1er, 6e, 7e, 12e, 13e et 18e —, avec des projecteurs, et cinq “stations trafic” — sur les Champs, à St-Germain, aubord du Périph', quai des Célestins et place Victor-Basch — grâce à un rayon laser (évidemment, j'adore), et traduit ces informations toutes les heures en changeant de couleur, du vert au rouge bien sûr.
Tout cela est très bien expliqué sur le site du Ballon Air de Paris, qui décrit les principaux polluants dont souffre la capitale française, leurs effets sur la population et l'environnement, et aussi le fonctionnement du ballon, qui est à la fois le plus grand ballon captif du monde et l'aéronef le moins polluant du monde (oui, on aime bien être les meilleurs, en France). Rien que pour ça j'ai envie de remonter à Paris jeter un œil!

[Aparté: Tiens, ça me rappelle mon Nabaztag, qui lui aussi me tient au courant de la pollution avec des couleurs.]

11 juillet 2008

En direct d'Avignon

Vous rêvez d'aller au festival d'Avignon mais vous êtes coincé au bureau à Paris ou à Bordeaux? Je n'ai pas de formule miracle pour vous aider à vous téléporter pendant que votre boss regarde ailleurs, mais un blog à vous conseiller pour vous consoler: l'actualité du festival de théâtre par Martine Silber. Ce n'est pas parce que c'est ma mère que je n'ai pas le droit d'en parler, si?

5 juillet 2008

La France est-elle homophobe?

La semaine dernière, à l'occasion de la Marche des fiertés, la gay pride nationale à Paris, Daniel Borrillo, Eric Fassin, Noël Mamère et Caroline Mecary publiaient une tribune dans Le Monde du 28 juin, intitulée “Homophobie = identité nationale?”, dans laquelle ils reprochent à “la France de Nicolas Sarkozy” de “se figer dans l'immobilisme d'un ordre traditionnel présumé immuable” et d'imposer une homophobie d'État, “nouvelle exception française”. Ils prennent pour exemple la nouvelle condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme dans l'affaire Emmanuelle B.; la réforme de l'autorité parentale qui “oublie” les homoparents, le mariage qui s'ouvre aux couples de même sexe dans de des pays toujours plus nombreux — ce qu'ils appellent “la logique de la démocratie sexuelle” —, une évolution dont la France semble s'éloigner; le cas de Frédéric Minvielle, Français marié à un Néerlandais, qui a été déchu de sa nationalité française, nationalité qu'il aurait conservée s'il avait épousé une Néerlandaise…

Quelques jours plus tard, Le Monde, toujours, publiait la réponse de Rama Yade, “Notre bilan contre l'homophobie”. Sur un ton outré, la Secrétaire d'État aux affaires étrangères et aux droits de l'homme dénonce un propos “honteux”, un esprit “confondu”, un “texte outrancier [qui] ne mérite pas un excès d'attention”… avant d'y répondre quasiment point par point.
À première vue, la réponse de Rama Yade peut sembler convaincante. Certes, “pour la première fois, cette année, la France reconnaît la journée internationale de lutte contre l'homophobie”. Pour le pays des droits de l'homme, c'était la moindre des choses, non? Nicolas Sarkozy était déjà président l'an dernier à l'époque de cette journée (le 17 mai), pas depuis longtemps, mais j'ai du mal à croire que les réformes qu'il veut mettre en place n'aient été décidées qu'après son élection. Et la droite était déjà au pouvoir les années précédentes, de toute façon. Donc cette année, sur ce point, la France répare une erreur et rattrape son retard. Bien.

“Je vais prendre l'initiative de présenter - et c'est une première -, devant l'Assemblée générale des Nations unies, une déclaration transrégionale appelant à la dépénalisation universelle de l'homosexualité”,
continue Rama Yade (j'adore le “je”, on est vraiment dans le culte du “moi” avec ce gouvernement). Une première? Quid de la résolution sur les droits humains et l’orientation sexuelle que le Brésil a présentée dès 2003 devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU? La France, comme les autres pays européens et le Canada (contrairement aux États-Unis, quelle surprise) soutenaient cette résolution, bloquée par le Vatican et l'Organisation de la conférence islamique (OIC). Rama Yade n'était pas encore au gouvernement, mais cela ne veut pas dire qu'il ne se passait rien avant. Pas assez, mais pas rien. N'ayons pas la mémoire si courte.

À propos de mémoire, elle s'insurge ensuite contre “l'oubli délibéré par nos auteurs que l'affaire citée de la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme porte sur des faits commis il y a dix ans, sous le gouvernement de Lionel Jospin”. Parce que la situation a changé en France depuis?

Je pourrais continuer pendant des pages… Tout est une fois de plus question de point de vue, et je ne crois pas qu'il faille remettre en cause la bonne foi de Rama Yade. Elle est comme GayLib, elle veut y croire. C'est tout à son honneur, mais elle va avoir sacrément besoin de Sainte Rita!

Ce post est tellement long qu'il commence à ressembler à un article de Salon.com (un de mes sites préférés, d'ailleurs), donc je vais m'arrêter là, après 2 autres remarques. Le même jour que la tribune de nos petits camarades, Le Monde publiait un reportage intitulé “J'avais jamais vu un homosexuel”. Toute mon admiration va à Alice Guéna, la présidente du Mouvement d'affirmation des jeunes gais, lesbiennes, bi et trans (MAG). Aller parler d'homosexualité à des ados, c'est déjà très fort. Garder son calme et ne jamais les juger, c'est bluffant.

Et dernière chose: comme toujours, les commentaires des lecteurs du Monde valent leur pesant de cacahuètes. Entre les partisans de l'Apartheid, qui préfèreraient que les homos règlent leurs “problèmes” sans déranger les hétéros, ceux qui ne voient même pas pourquoi on se plaint, et les homophobes presque assumés, c'est à se demander s'ils sont vraiment représentatifs de ce pauvre journal. Heureusement, quelques internautes pleins de bon sens viennent remettre un peu d'ordre. Mais c'est la preuve, s'il en fallait une, que le combat pour l'égalité est loin, très loin d'être terminé.

MÀJ: Act Up-Paris a aussi répondu à Rama Yade. À lire ici.

3 juillet 2008

Pourquoi Jude in the sky?

C'est vrai, ça, pourquoi un deuxième blog? J'avais déjà le blog de B.O.P.E, ma boutique, où je raconte mes aventures et mésaventures de commerçante débutante. Mais avec la naissance annoncée de Yagg, j'avais envie de parler d'autres choses, et au milieu des posts sur les soldes ou la nouvelle collection de t-shirts en coton bio, ça aurait clashé. Alors voilà, un nouveau blog, Jude in the sky, où je reviens à mes premières amours journalistiques: les droits des gays et des lesbiennes, et plus largement les droits humains. Lesquels ne sont pas absents de B.O.P.E, d'ailleurs, développement durable oblige, donc il n'est pas impossible que mes deux blogs se croisent et s'entrecroisent de temps à autre…
Et ça tombe bien, ouvrir un blog très human rights (mais probablement pas seulement) au lendemain de la libération d'Ingrid Betancourt, c'est le faire naitre sous une bonne étoile, non?