Pourquoi j'aime Cyndi Lauper
Le concert de Cyndi Lauper lundi 20 octobre au Bataclan, à Paris, était formidable. Et ce malgré des problèmes de sons (dans la fosse on ne l'entendait pas parler et au balcon, sa voix a été couverte par la musique pendant la première chanson, un peu moins ensuite) et l'impossibilité pour la chanteuse d'obtenir des techniciens que les lumières correspondent à ce qu'elle demandait. Et il faisait 40°, aussi, ce qui est habituel au Bataclan, mais Cyndi Lauper n'avait pas dû être prévenue. Et comme elle se donne à fond, elle a été contrainte de commencer à s'éponger le visage dès les premières minutes. J'en viens très vite au positif de cette soirée, mais à chaque fois que j'assiste à un concert en France et que tout n'est pas parfait, je me sens mal à l'aise, comme si nous étions incapables d'accueillir ces artistes comme ils le méritent. Et là, Cyndi Lauper avait l'air particulièrement frustré, et c'est dommage.
Parce que malgré tout, c'était génial. Le mot est galvaudé, mais il est juste. Une heure et demie de bonheur. Cyndi Lauper a 55 ans, une longue carrière derrière elle (devant elle aussi apparemment, puisqu'elle compte vivre aussi longtemps que sa grand-mère, jusqu'à 99 ans, si je me souviens bien, mais je ne prenais pas de notes), de l'énergie à revendre. On a envie de dire qu'elle a “toujours” autant d'énergie, mais ce serait un affront, d'une certaine façon. Ce n'est plus la gamine de “She's So Unusual” (1983) et tant mieux. Elle porte son âge, et elle le porte bien. Elle a donc l'énergie d'une femme de 55 ans en super forme et qui aime ce qu'elle fait. Elle a chanté une bonne partie de son nouvel album, “Bring Ya To The Brink”, qui, même s'il est très dance, passe très bien en live. Comme quoi, quand on a une vraie voix, il n'est pas nécessaire de la trafiquer. Et nous avons bien sûr eu droit à toutes les chansons que j'aime, de “She Bop” à “True Colors” (vidéo ci-dessous, j'en ai encore la chair de poule malgré le crétin qui hurle son amour à 1'54 sur “Rain On Me”), en passant par “Time After Time”, “I Drove All Night” ou “Girls Just Wanna Have Fun”, pour laquelle elle a fait revenir sa première partie, Robots In Disguise (très sympa, et pas dupe sur la froideur polie du public qui attendait sa star).
J'ai beaucoup aimé le personnage aussi. Lorsqu'elle promet à un spectateur qui lui tend son éventail (très joli, avec des plumes rouges) qu'elle le prendra à la fin du spectacle, mais que là, il en a encore besoin. Lorsqu'elle essaie de prononcer le mot “chaud”. Ou lorsqu'elle vient s'installer derrière deux des Robots In Disguise pour que la lumière s'arrête enfin sur elles. Et son engagement aux côtés de la communauté LGBT joue évidemment un rôle important — elle présentera d'ailleurs La nuit gay de Canal + le 7 novembre prochain. Le public était très gay et c'était assez amusant, du balcon, de ne voir que des têtes d'hommes. Les femmes devaient être en haut (comme moi) parce qu'à la sortie, c'était en revanche très mixte (et lesbien).
C'était aussi un concert fantastique parce que Cyndi Lauper est une vraie musicienne. À de nombreuses reprises, c'est de la musique, et juste de la musique, que nous avons entendu. Et parce que la comparaison avec Madonna est quasiment inévitable — elles ont débuté à peu près en même temps, avec des carrières radicalement différentes —, je pense que c'est une comparaison que l'on peut résumer assez simplement: Madonna est avant tout une danseuse, Cyndi Lauper est une chanteuse.
À écouter, la chronique “Sortie de salle” de France Info, avec Erwan Perron de Télérama.
PS: Il reste des places pour les concerts de Vienne et d'Amsterdam, entre autres.
PPS: Bob Sinclar était à côté de nous. Pour un prochain remix de Cyndi?
Photos ©Eran Guterman
Parce que malgré tout, c'était génial. Le mot est galvaudé, mais il est juste. Une heure et demie de bonheur. Cyndi Lauper a 55 ans, une longue carrière derrière elle (devant elle aussi apparemment, puisqu'elle compte vivre aussi longtemps que sa grand-mère, jusqu'à 99 ans, si je me souviens bien, mais je ne prenais pas de notes), de l'énergie à revendre. On a envie de dire qu'elle a “toujours” autant d'énergie, mais ce serait un affront, d'une certaine façon. Ce n'est plus la gamine de “She's So Unusual” (1983) et tant mieux. Elle porte son âge, et elle le porte bien. Elle a donc l'énergie d'une femme de 55 ans en super forme et qui aime ce qu'elle fait. Elle a chanté une bonne partie de son nouvel album, “Bring Ya To The Brink”, qui, même s'il est très dance, passe très bien en live. Comme quoi, quand on a une vraie voix, il n'est pas nécessaire de la trafiquer. Et nous avons bien sûr eu droit à toutes les chansons que j'aime, de “She Bop” à “True Colors” (vidéo ci-dessous, j'en ai encore la chair de poule malgré le crétin qui hurle son amour à 1'54 sur “Rain On Me”), en passant par “Time After Time”, “I Drove All Night” ou “Girls Just Wanna Have Fun”, pour laquelle elle a fait revenir sa première partie, Robots In Disguise (très sympa, et pas dupe sur la froideur polie du public qui attendait sa star).
J'ai beaucoup aimé le personnage aussi. Lorsqu'elle promet à un spectateur qui lui tend son éventail (très joli, avec des plumes rouges) qu'elle le prendra à la fin du spectacle, mais que là, il en a encore besoin. Lorsqu'elle essaie de prononcer le mot “chaud”. Ou lorsqu'elle vient s'installer derrière deux des Robots In Disguise pour que la lumière s'arrête enfin sur elles. Et son engagement aux côtés de la communauté LGBT joue évidemment un rôle important — elle présentera d'ailleurs La nuit gay de Canal + le 7 novembre prochain. Le public était très gay et c'était assez amusant, du balcon, de ne voir que des têtes d'hommes. Les femmes devaient être en haut (comme moi) parce qu'à la sortie, c'était en revanche très mixte (et lesbien).
C'était aussi un concert fantastique parce que Cyndi Lauper est une vraie musicienne. À de nombreuses reprises, c'est de la musique, et juste de la musique, que nous avons entendu. Et parce que la comparaison avec Madonna est quasiment inévitable — elles ont débuté à peu près en même temps, avec des carrières radicalement différentes —, je pense que c'est une comparaison que l'on peut résumer assez simplement: Madonna est avant tout une danseuse, Cyndi Lauper est une chanteuse.
À écouter, la chronique “Sortie de salle” de France Info, avec Erwan Perron de Télérama.
PS: Il reste des places pour les concerts de Vienne et d'Amsterdam, entre autres.
PPS: Bob Sinclar était à côté de nous. Pour un prochain remix de Cyndi?
Photos ©Eran Guterman
2 commentaires:
Merci pour ta review qui retranscrit bien mon ressenti. Je suis Cyndi Lauper depuis plus de 15 ans et je suis heureuse de voir qu'elle n'a pas donné dans la vulgarité. Mais qu'elle a sû innover dans sans musique. Je me lasse pas d'écouter son nouvel opus.
Et encore merci pour le partage des vidéos et photos.
Malk
Je l'ai vue à Vienne et je te rassure, il n'y a pas qu'en France qu'on ne sait pas recevoir... Mais elle était aussi à Vienne pas satisfaite, avait une heure de retard et n'ai chanté que... 1h!!! Ceci dit c'était une heure géniale, une quicky quoi!
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